Irlande#1 - Le voyage antérieur - The earlier travel
Le voyage antérieur - Irlande,
avril 2019
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| Inis Mor |
{In english below}
Je nourris depuis
longtemps, comme beaucoup, un amour immodéré pour l'Irlande. Je m'y
suis rendue, seule, quelques jours, au printemps – pour éprouver à la fois le
pays et pour m'éprouver moi-même.
Cinq jours –
seulement cinq.
Mais si une seconde
peut bousculer une vie entière, alors cinq jours sont capables d'en
bousculer une bonne partie.
Cinq jours, c'était le temps qui m'était
imparti là-bas, mon éternité à moi, my lifetime – et ces cinq
jours ont été suffisants pour me permettre de plonger loin et de
ramener dans mes filets ce que j'étais venue chercher – même si
j'ignorais ce que j'étais venue chercher, et que probablement j'ai
ramené beaucoup plus que ce que je crois.
A lifetime.
Le
temps d'une vie.
Faire
coïncider ma vie avec d'autres vies, parallèles, souterraines,
courantes, et laisser toutes ces vies s'irriguer les unes et les
autres là où elles convergent, quelque part loin à l'Ouest, sur
l'océan.
Je
crois qu'il suffit que je pose un pied sur sur cette terre pour que
je me mette à son diapason. Terre humide entourée d'eau, ben moi,
je fais pareil, je deviens lacrymale, l'averse peut tomber n'importe
quand, ça prévient pas, mon humeur ici se calque sur les éléments,
enfin un endroit où je peux me laisser aller à ma météo
intérieure en me fondant dans le décor, je suis de passage
incognito, ne faites pas attention à moi, le mouchoir est mon
meilleur ami ici après l'imper, sachez-le, ici, je suis telle que je
suis, sans fard et sans limite.
L'Irlande
me rend ma mesure.
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| Dublin |
Ceci
est un carnet de voyage, donc.
Mais soyez prévenus : vous n'y
trouverez pas de conseils pour partir, de bons plans ou de bonnes
adresses. Il s'agit d'une expérience relatée depuis un point de vue
hautement subjectif, d'une expérience vécue dont j'essaie sans
doute maladroitement de retranscrire de façon sensible l'épaisseur
et la fragilité.
Je
parle ici d'une aventure vécue seule, mais j'ai pu toucher de près
cette réalité que je voulais connaître : voyager seule permet de toucher le monde.
Cette
solitude était un choix délibéré, voulu, conquis peut-être, une
nécessité non-négociable. Ma "chambre à moi", un
espace qui m'appartiendrait, une revendication personnelle, ma
tanière nomade de louve qui cherche son instinct - qui la cherche -,
un espace où la présence à moi-même serait le pré-requis
essentiel et la terre ferme de mon expérience.
:::::::::::::::::
Ça
se découpe à peu près comme ceci - et s'il est sans doute plus
simple de s'y retrouver en lisant les différents articles dans l'ordre, il est possible
de s'y référer dans le désordre :
Bonne
découverte !
*****
Photo : IG
*****
A lire aussi :
La Gardienne de l'Ouest
Notes de voyage - Irlande, août 2018
*****
{English version}
Ireland , april 2019 – The earlier
travel
I love Ireland since a long time, as a
lot of people. I went there, alone, a few days – to feel both the
land, and to feel myself.
Five days – only five.
But if a second can move an entire
life, so five days are able to move a big part of a life. Five days,
that was my allotted time over there, my own eternity, my lifetime –
and these five days have been enough to let me dive deep in myself
and to bring back in my nets what I was come to collect – even if I
ignored what I was come to collect, and that probably I have brought
back much more than what I think.
A lifetime.
To make my life coincide with other
lives, parallel, underground, lives, and let all these lives irrigate
themselves where they converge, somewhere far in the West, in the
ocean.
I just need to put a foot on this land
to atune with it. It is a wet land surrounded by water, so I become
the same, I become lacrimal, the rain can fall at any time, my mood
here is like the elements, yes, this is a place where I can let my
inner weather be fading into the background, I am here incognito,
don't care about me, the tissue here is my best friend after the
raincoat, be sure of that, here in Ireland, I am who I am, without
any limit.
Ireland gives me back my reality.
*****
This diary is a travel diary. But let
me tell you that you won't find in it any advice or tips to travel.
It is an experience related from a very subjective point of view, a
lived experience that I awkwardly try to tell in a sensitive and
vulnerable way.
I am talking about a travel lived by myself, but I could experience this reality I wanted to live : traveling by myself allows me to touch the world.
This loneliness was a deliberate choice, something I deeply wanted to live, a non-negotiable need, my "room of mine's own", my nomad den of wolf searching for her instinct that is searching for her, a space where the presence to myself would be the essential and solid ground of my experience.
Here is the plan :
Hope you will enjoy to read it !
Isabelle
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