[Dimanche 1er octobre #1 - Marcher plus vite]

Dimanche 1er octobre, C…


Il fait beau. Le pull et la couverture que j’avais empilés sur moi, dans le fauteuil de jardin ce matin avant que la température monte, sont encore en tas par terre sous le saule ; X. est parti faire un tour à l’étang ; moi, j’économise mes réserves, très basses ces temps-ci.


Je voulais noter ça : ce matin, X. a trouvé une mante religieuse sur le pas de la porte d’entrée. Après nous être intéressé à ces bestioles, nous les trouvons à nos portes : est-ce qu’elles viennent nous observer, comme nous nous sommes intéressés à elles ? Retour à l’envoyeur, l’observeur observé ?


Et aussi : vendredi soir, S. et moi avons marché dans la nuit – petite folie de derrière les fagots ; on a marché sur le sentier qui mène à l’étang et on a parlé de nos peurs, des angoisses que la nuit génère, et en remontant jusqu’à la voiture, on a vu une luciole s’allumer. J’ai failli hurler. Je crois que je vois les étapes qui se sont succédé dans mon cerveau à toute vitesse jusqu’à ce que finalement je ne hurle pas. J’ai pensé : œil de chat. Puis : comment voir un œil de chat dans le noir, sans lumière extérieure qui se refléterait dedans ? Donc lampe ; présence humaine ; danger ; puis, luciole. Pas puis ; tout en même temps ; on est remontées rapidement. S. m’a dit : pourquoi on marche plus vite ?

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