[Dimanche 23 juillet #8 - Sortie de route]

Dimanche 23 juillet, C…



Me suis réveillée vers 7h, pleine d’un rêve à rebondissements qui ne s’est pas estompé tout de suite ; j’ai attrapé mon journal et l’ai gribouillé, les yeux encore mi-clos ; pas certaine que je puisse le relire correctement. J’y voyais un vieux libraire gentil qui promène un chien au bout d’une laisse, un groupe d’amies avec qui je visite les ruines d’une abbaye derrière la librairie – parmi elles, des amies de fraîche date et puis aussi A., amie de collège morte à l’âge de vingt ans dans un accident de voiture, je crois qu’elle m’en dit quelques mots -, le libraire me reconnaît à la bague que je porte, et puis je suis au volant de ma voiture, je roule sur une autoroute et puis sans comprendre, sortie de route, je suis sur un chemin herbeux le long d’une rivière profonde et je roule à toute berzingue avant de piler, morte de peur, en me demandant s’il faut appeler un hélicoptère, la nuit venue on voit des bandits dans le lit de la rivière, et puis j’engueule ma mère qui fait des choix en fonction de nous, ses enfants, plutôt que pour elle, et puis tout ceci se passe à Dijon où je n’ai jamais mis les pieds ; de Dijon, j’ai simplement – et ça, c’est vrai - traversé la gare, il y a douze ou treize ans, pour rejoindre un co-voitureur qui se rendait à l’abbaye de Cîteaux, d’où je partais randonner en itinérance. Ultime résurgence : dans ce rêve, l’espace d’un instant, je m’entends chanter.


Du rêve ou de la réalité, quoi démonter ?



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Les sangliers n’étaient pas au rendez-vous à l’étang hier soir. X. essaie d’éduquer mon oreille aux chants d’oiseaux, mais je confonds toujours le geai des chênes avec le pic-vert – rien à voir, pourtant. Je persévère.


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[Été 2023 - Journal de bord, fragments]




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