[Journal d'été #4 - Oiseaux]

 Dimanche 9 juillet, C…


J’ai mal au dos, au niveau du sacrum ; je crois que je vais avoir mes règles bientôt.


Ce matin, grand chambard avec S., on a rangé sa chambre ; et puis j’ai rangé des trucs dans la maison, on a encore du travail pour lui rendre forme humaine après ces dernières semaines de zinzin, mais c’est en bonne voie. Je crois que j’ai besoin de ranger, classer, trier, archiver, faire place nette, mettre à jour, pour me sentir bien et enfin me reposer.


Avant ça, j’ai regardé l’orage – il est passé tôt, et je me réveille tôt, toujours, ces derniers mois ; on a ouvert la maison en grand et regardé la pluie tomber ; je n’avais jamais vu des nuages pareils, plissés comme des tissus fluides, bleu-noir. J’ai posé le coussin rouge de ma mère devant la porte ouverte, et quand le tonnerre grondait, je sentais le chambranle de la porte trembler.


*


Les oiseaux s’en donnent à cœur joie ; je suis assise devant la maison, le soir tombe. J’aime bien, quand je suis suffisamment tranquille, écouter, les yeux fermés : ça chante partout, de tous les côtés. Un de ces livres que je compte ouvrir cet été : Habiter en oiseau, de Vinciane Despret. Je ne sais pas mettre de nom sur les chants des oiseaux. X., qui s’y connaît plus que moi, les nomme : œdicnèmes, alouettes, pies, bruants zizis, chevêchettes. Le jardin – ce carré, cet espace clos, ce nid, ce cloître, cette retraite, cet îlot - est peuplé.

 

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[Été 2023 - Journal de bord, fragments]

 

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