{Poétique des jours - L'intime distance des corps}

 Me demander ce que je ressens. De quoi j'ai besoin ? J'ouvre un carnet, laisse traîner mon stylo et ce mot, là, surgit sans crier gare : danser. Faire danser coûte que coûte ce qui est soumis à l'immobilité.

 

 
...être à deux. Un instant suspendue aux bras d'un autre, et laisser aller les corps à un tempo donné par un autre encore qui joue, impulse, vibre, lance et retient. Et toi tu danses, tu suis l'élan donné et tu le nourris en retour, et l'autre à ton bras suit ton mouvement et comment tu laisses se mouvoir tes pieds et tes cheveux.
 
Une main dans ta main, un corps tout près du tien et un regard qui tour à tour se pose sur toi et sur le monde autour qui tourne aussi. Une présence près de la tienne, de présence, une distance juste - celle qui permet aux corps célestes de tourner les uns autour des autres sans se jeter les uns contre les autres, intime distance des corps qui s'écoutent s'ajustent s'aimantent et se repoussent - et puis la musique se tait doucement, les mains se lâchent, maladroites, cherchent encore un peu le contact, la chaleur, le sourire, les yeux se fuient ou se trouvent, étreinte suffisante parfois, parfois douloureusement douce, et puis c'est fini et ça recommence, les trajectoires célestes se tissent se détissent et moi je danse je danse je danse.
 
 
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Crédit photo : I.G. 

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