Irlande#6 - Retour - La fin ou le commencement - The end and the beginning
Irlande#6 - Retour- La fin ou le commencement
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| Galway - Irlande |
{In english below}
Au moment de partir,
je me suis dit que ce voyage qui commençait avait sans doute déjà
commencé avant même que j'aie réservé mes billets d'avion. Au
retour, il m'apparaît que si c'est bien le cas, alors il n'est pas
vraiment terminé, et cela m'est d'un infini réconfort.
Le retour après un
tel voyage, aussi court dans le temps qu'il ait pu être, n'est pas
nécessairement pour moi chose aisée. Je découvre qu'un voyage n'a
pas besoin d'être long pour être puissant – pour le moins. Il
faut peu de temps, s'il est temps, pour toucher quelque chose de
l'ordre de l'éternité, et revenir au quotidien, ma foi, demande une
contorsion que je négocie parfois très mal. Le contact avec mes
proches après de tels moments, comme lorsque je reviens de sessions
de travail psycho-corporel, s'apparente parfois pour moi à la prise
de contact avec une civilisation extra-terrestre, un peu douloureuse,
et un peu de temps pour retrouver un langage commun est nécessaire.
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A lire en guise d'introduction :
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Alors quand, au moment du
décollage de mon avion pour rallier Paris, le commandant de bord a
annoncé que nous devions changer d'appareil à cause d'un souci
technique, je me suis dit que l'Univers, ce bon vieux farceur, avait prévu ce qu'il fallait pour me faire atterrir,
vraiment atterrir, dans tous les sens du terme. J'ai bien évidemment
loupé mon train à l'aéroport CdG à cause du retard (m'enfin,
c'est peu cher payé pour éviter un crash, j'en conviens sans
souci) , et dû rallier le centre de Paris pour choper le dernier
train en partance pour la Sologne depuis la gare d'Austerlitz. Le
b....l !
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Revenir à la maison.
C'est étrange comme
j'ai pu utiliser ces mêmes mots au moment de partir. De partir pour
l'Irlande, je veux dire. Revenir chez moi, qu'est-ce que c'est ?
Partir, en soi, semble être une façon de revenir chez moi – et
chez moi, c'est à la fois là-bas, et ici. Le départ est ma maison.
La partance mes racines, le démarrage la sécurité. Le mouvement
m'enracine.
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Les vertus du train sont
innombrables – il donne à voir le temps dans l'espace, son
déroulé, son rembobinage après le débobinage, il permet à l'âme
de prendre son temps pour se réinstaller dans un corps qui a
expérimenté tant de mouvement, pour se réinstaller dans un temps
qui va se dérouler à une autre vitesse, dans le continuum des
habitudes et des aspérités du connu de l'existence.
Je savais – je
savais – que ce voyage ne serait pas anodin et qu'il y avait
quelque chose de l'ordre de retrouvailles avec moi-même dans cette
histoire. Reconnaître cette part de liberté en moi, cet esprit
libre qui ne demande qu'à s'envoler et à faire confiance. Un esprit
libre qui ressemble à un cœur qui s'ouvre et se déploie.
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| Inis Mor - The seven churches |
Alors, voilà, je suis
revenue, et dans mon Eastpack rouge, que j'ai rebaptisé mon
Westpack..., on trouve de nouveaux trésors.
Je porte un anneau au
doigt comme gage de l'accord passé avec moi-même – à moi être
fidèle ; mon sac n'est pas encore complètement défait ; je
sens encore dans mes jambes les effets du vélo et de Jupiter conjugués au vent irlandais ; je souris en voyant les harpes
sur la monnaie que je rapporte, et je sens en moi une énergie que je
ne me connais pas vraiment.
Les larmes parfois
affleurent – échos des flots écoulés ces derniers jours.
Laisser les courants se
mêler à l'intérieur. Laisser le temps passer, le présent
s'envoler, ne pas m'y accrocher, rester sensible à celui qui s'ouvre
devant moi.
Remarquer, un peu
étonnée, un peu groggy, que je suis capable de vivre au présent,
que ce qui vient d'être vécu n'a pas la couleur des choses perdues
– que ça a même plutôt celle des richesses retrouvées.
Et laisser couler
d'autres larmes, de celles qui se mêlent à des sourires et qui
nettoient l'espace pour ce qui veut, en moi, advenir.
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Photos : IG
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A lire aussi :
Et puis aussi :
La Gardienne de l'Ouest
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{English version}
Isabelle
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And more...:
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{English version}
Ireland#6 – The end and the beginning
Before leaving France, I told myself
that this travel was beginning even before I had booked my airline
tickets. After my return, it appears to me that if it is really the
case, so it is not really finished, and this is a real comfort to me.
Coming back after such a journey, as
short as it may have been, is not very easy for me. I am discovering
that a travel doesn't need to be long to be powerful. Just a little
time is necessary, if it is the right time, to touch something close
to eternity, and coming back to daily life demands me a real
flexibility...
The
contact with my relatives after such moments, like when I am coming
back from body-mind work, is a bit like making contact with
extraterrestrial civilization, and I need a bit of
time to find the good language...!
So, when the pilot, at
the moment to take off, told us that whe had to move to another
aircraft because of a technical problem, I told myself that the
Universe, this good friend, had thought about everything to let me
land, really land, in the world. Of course, I missed my train in
Paris Airport (but it is better than a crash – I know !), I had to
go in the center of Paris to get the last train to my “middle of
nowhere”, it has been a real mess. But thanks too that, I had to stay awake,
present, reactive – what I needed...
…................
Coming back home.
It is strange because I used these same
words when I left. When I left from France to
go to Ireland, I mean. What is coming back home ? It seems that
leaving is itself the way to come back home, for me – and at home,
it is both "there" and "here". Departure is my home. Leaving is my root,
the beginning is where I am safe. Moving is my way to ground...
….................
The train has a lot of virtues – it allows to see the time pass in space, its
rewinding after the journey, it allows the soul to have the needed
time to come back in a body which experimented so much move, it allows to settle
again in a time passing differently, in the continuum of habits and
daily life.
I knew – I knew – that this trip
wouldn't be harmless, and that there was something about meeting with
myself, in this story. Finding this part of freedom in me, this free
spirit that is only longing for fly away and trust. A free spirit
looking like a heart expanding.
....................
So, I am home, and in my little red
Eastpack, re-named my "Westpack", I have new treasures.
A ring on the finger, as a reminder of
what I promised to myself – to me be loyal ; my pack is still
on the floor in my room ; I still feel in my legs the effects of
bike and irish wind and Jupiter all together ; and I can feel in
me a new energy that I don't really know.
Tears sometimes are coming – echo of
those of these last days.
Letting the streams merging inside me.
Letting the time pass, the present fly, trying not to grasp it,
trying to stay open to the one coming to me now.
Noticing, a bit surprised, that I am
able to live in the present, that what I have just lived doesn't
looks like something lost – it is much more like something I am
deeply recovering.
And letting go some other tears, which
are mixing with smiles and are cleaning the space for what wants to
arise, now, in me.
Isabelle
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And more...:
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Isabelle,
RépondreSupprimerThis is wonderful.
Thank you so much for the translation to English so that I was better able to share your journey, interior and exterior! Your bringing your aliveness to the page has brought aliveness to me. Aren't words and stories magic? Thank you for sharing your magic.
Love, Rayanne
Dear Rayanne, thank you so much. I am discovering more and more at what point telling stories is really magic... Thanks you also for sharing YOUR aliveness - it is nourrishing mine as you are telling me about yours... Lots of love ! Isabelle
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